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les monologues du chienchien
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16 avril 2007

Superbarman

Cocktst2Beaucoup de ses admirateurs prennent Mon Maître pour un Supersuperman, c'est-à-dire pour un Superman qui saurait mettre son slip sous son pantalon et ne porter une cape que pour les grandes occasions (baptême, mariage, bar-mitsva, sacre, aïd-el-kébir, non mais ça va pas non et pourquoi pas à une soirée déguisée tant qu'on y est). Superman, Mon Maître ? La comparaison est flatteuse mais ses admirateurs se trompent : Mon Maître est juste une sorte de Superbarman. C'est déjà énorme. Un barman (ou une barmaid) se contente de servir ce que son client lui demande (" - Tu me mets un Pastis ma petite Ségo. - Et un Pastis pour Dédé, un") alors qu'un superbarman va plus loin : il a l'oeil, il passe son client au laser de son joli regard perçant et parvient ainsi à anticiper toutes ses demandes. Grâce à son flaire (ouaf ouaf), Mon Maître sert à chaque client un cocktail personnalisé, un breuvage adapté, un truc sur-mesure : "bonjour Monsieur, ah vous, vous avez l'air tout triste, ça se voit, vous êtes de gauche, je vous propose un cocktail Jaurès-Blum on the Tapie, vous verrez c'est très chouette, c'est tout rose, veillez quand même à ne pas blesser vos voisins : c'est servi avec une faucille en polystyrène et un marteau en carton, vous m'en direz des nouvelles, rien à voir avec le jus d'hollande" ; "bonjour madame, je vous sens complètement indécise, on dirait que vous ne savez pas du tout que choisir, vous..., vous êtes perdue,... vous êtes donc centriste, pourquoi ne prendriez-vous pas une formule centriste en trois étapes : 1) vous allez vous installez près du tracteur à côté de la paire d'oreilles géantes, 2) on vous sert un Panaché mimi (mi bière PS-mi limonade UMP) et 3) un sosie d'André Santini bègue vient vous raconter une blague pour vous détendre, vous verrez il a le même humour raffiné que l'original, so british !". Faux cher Maître, c'est scandaleux, on ne peut pas faire croire ça aux centristes, ils sont trop gentils (pourtant je n'aime pas dire du mal des gens). Moi je la connais la blague naze du sosie de Santini, c'est toujours un peu la même et il s'y prend à chaque fois de la même façon : il s'approche hilare de sa pauvre victime futur-ex-UDF avec son gros cigare coincé entre ce qui lui sert de lèvres, puis, brusquement, il éructe ceci : "vous-vous co-connai-nai-ssez la-la di-diffé-fféren-ren-ce entre une-une ca-carava-vane et une fe-femme ?" (en non-bègue ça donne : vous connaissez la différence entre une caravane et une femme ?). Hilare, toujours hilare, il est comme ça ce mec, ses propres blagues éculées le font mourir de rire : on dirait qu'il découvre à chaque fois les blagues qu'il raconte quinze fois par jour. J'ai oublié la chute de celle-ci mais je revois très bien Santini bis hurler de rire en disant "ben-oui-les-deux-s'tirent, ah ah ah les-deux-s'tirent". Remarquez, quand le sosie de Santini arrive les enfants, effrayés, s'tirent eux aussi en criant : " ah ah papa, au secours, qu'est-ce qu'il a l' gros monsieur, il a des gros trous tout noir à la place des yeux". Et à ce moment-là, confronté à l'absence de rires, pour faire diversion mais aussi pour ne pas perdre la face (s'il pouvait la perdre, ça ferait un ballon pour les enfants qui ont le droit de se salir), notre sosie conclut sa blague par un : "mais attention, pour la caravane, une seule boule suffit". L'hilarité attendue n'étant toujours pas au rendez-vous, le copier-coller de Santini se lance dans une explication du texte de sa blague : "une boule, une couille quoi, un testicule, merde vous n'avez pas d'humour ou quoi les centristes ?". Le faux Santini a le vin et le gros bide mauvais. Mais si ils ont de l'humour, ils n'ont juste pas assez bu de panaché pour être bon public. A ce stade-là, au bout du rouleau, la victime centriste, complètement affligée, déclare pour que ce cauchemar s'arrête : "Oh, ben non alors la caravane passe encore mais la boule c'est quand même un peu vulgaire". Un simple "ta gueule" aurait suffi. Non, c'est pas vulgaire Madame, Santini n'est pas vulgaire, comme dit Mon Maître, il est rafraîchissant. Moi je le trouve aussi rafraîchissant qu'un verre de Tabasco tiède mais moi, je n'ai pas d'humour : comme chacun sait, l'humour, même sale, c'est le propre de l'homme. Mais bien avant le gauchiste ou le centriste,  le client préféré de Mon Maître c'est le lepéniste, alors celui-là, il le bichonne, il le caresse dans le sens du poil (ouaf ouaf), il fait mille efforts pour lui plaire. Le lepéniste avec Mon Maître, il est comme à la maison, aux petits oignons, il se voit proposer une quantité de cocktails plus succulents et variés les uns que les autres : "le grand nettoyage", "le malik oussékine", "le SS cool", "le dur à petits fours crématoires", "le melon frappé", "le racaille kärcherisée", "le voyou au lance-flamme", "le borgne", "la brune eau mais gré", etc. Depuis plusieurs mois, avec l'afflux de clients lepénistes, le bar de Mon Maître a un tel succès que les patrons des bistrots d'à-côté font un peu la gueule et se disent d'un air las : "c'est encore calme aujourd'hui hein ?". Evidemment que c'est calme, les clients, de l'ancien coco au lepéniste à peine repenti, ils sont tous là à refaire le monde accoudés au zinc de Mon Maître. Si vous aussi vous voulez goûter à un de ses nombreux cocktails en refaisant le monde ou le pâté de maison, venez faire un tour à son bar, il s'appelle "La France d'à peu près".

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Commentaires
S
Moi je m'y vois déjà. En espérant que tout cela ne soit pas qu'une illusion !
B
Plus que jamais à porté de ta nouvelle niche !!! <br /> En espérant que tout cela n'est qu'illusion.<br /> Mafois, j'ai mal pronostiqué...<br /> <br /> BC
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