Bip Bip

9 mars 2007

Tous les matins, dès qu'il saute du lit, Mon Maître se met à courir ? Où court-il comme ça au réveil avec ses cheveux hirsutes, ses pieds nus, sa bouche pâteuse et son pyjama trop grand (il ne trouve pas de pyjamas pour adulte à sa taille et il refuse de porter des pyjamas taille 14 ans) ? Mais où court-il donc comme ça ? Vous voulez le savoir ? Comme moi vous trouvez que ce suspense est insoutenable ? Mais où peut-on bien courir le matin dès le levé ? Non, non, bien que grand amateur de course à pied, il n'entame pas un footing dans la salon, la superficie du salon (l'équivalent de trois stades de foot) le lui permettrait mais il préfère courir au grand air, comme il le dit souvent : "les grands hommes ont besoin de grand air". Mais Mon Maître ce n'est pas d'air dont il manque, c'est de sang froid. Alors où court-il ? Se faire faire des injections de sang-froid du groupe A+ ? Mauvaise Réponse. Acheter son journal et des croissants pour sa femme et ses enfants ? Non. Aux chiottes ? Oui c'est ça, bonne réponse. Bravo, et oui il court aux chiottes. Et pourquoi court-il aux chiottes ? Parce que plus l'échéance approche, plus il craint une déchéance et plus il est stressé, impatient et tendu. Et, ne passons pas par quatre chemins, plus il est stressé, plus il chie. Et oui, il est comme ça Mon Maître, comme le lui dit son médecin, quand il est stressé, ce sont avant tout ses intestins qui trinquent. Ses intestins et sa femme de ménage. A cause de ses perturbations intestinales matinales, les journées de Mon Maître commencent sur les chapeaux de roue, à côté de lui Bip Bip c'est un retraité grabataire en déambulateur. Pour l'instant, Dieu merci, ses courses folles vers les chiottes ne lui ont valu aucune chute grave, juste quelques accrochages de pieds de tables basses lui faisant stopper sa course et se mettre à danser comme un indien autour d'un feu, sans doute pour conjurer cette malédiction de la table basse placée juste sur le chemin des chiottes. Pour l'instant donc, je croise les griffes pour que ça dure, pas de chute grave, heureusement d'ailleurs, vous imaginez son Directeur de campagne déclarer à la presse : "Ce matin M. Sarkozy a été victime d'une mauvaise chute entre sa chambre et ses sanitaires, des raisons intestinales sont invoquées, nous vous indiquerons dans les toutes prochaines heures s'il est ou non en mesure de poursuivre sa campagne pour l'élection présidentielle". A quelques semaines du premier tour et de notre grand déménagement, ce serait la merde.